LODACE, HISTOIRE


PERSONNAGES CÉLÈBRES


William Hogarth


Dans la première moitié du XVIII ème siècle, Londres est loin d'être une ville de tout repos. Les duels, les combats d'ours et de chiens, les combats de coqs sont les distractions habituelles des nobles gentilshommes qui traitent les pauvres à peine mieux que de la vermine. La ville elle-même n'est qu'un dédale de rues immondes et mal éclairées où, se tapissent dans l'ombre des coupe-jarrets prêts à bondir sur le premier passant qui aura l'imprudence de s'aventurer seul dans cas bas-fonds.
Né à Londres le 10 novembre 1697, William Hogarth est un authentique citadin, que les turpitudes de sa ville natale inspireront au lieu de dégoûter. Mêlé à la foule de ses concitoyens, il assiste aux foires ou aux combats de coqs, et même aux exécutions publiques dont il consignera les macabres détails dans toute leur exactitude. Mais malgré ce réalisme apparemment détaché qu'il apporte à l'observation de tels spectacles, Hogarth est un moraliste qui met son talent au service de la vertu et de la morale. C'est une sorte de croisade qu'il entreprend, pinceau en main, contre la corruption, la débauche, l'ivrognerie et la cruauté envers les animaux. Dans son enfance, Hogarth montre peu d'aptitude à l'étude " Je faisais piètre figure à l'école ", avouera-t-il plus tard. Il manifeste cependant un don précoce pour le dessin. Dès I'adolescence, le voilà apprenti chez: un graveur mais à vingt ans, il s'établit à son compte, dessinant armoiries, affiches ou pancartes qui font maintenant la joie des collectionneurs... Encouragé par ses premiers succès, il devient l'élève d'un éminent peintre d'histoire, Sir James Thornhill. A son école, il apprend la technique du dessin, qui lui manquait. De plus, il tombe amoureux de la fille de son maître, Jane, au grand mécontentement de Thornhill qui avait pour sa fille d'autres ambitions.
Après avoir enlevé la jeune fille, Hogarth entreprend de prouver à Thornhill qu'il est capable de subvenir décemment aux besoins de Jane. Il se met à peindre des séries de tableaux anecdotiques dont les plus célèbres sont les " Scènes de la Vie d'un Roué ", huit toiles représentant la vie d'un dépensier qui finit par mourir, ruiné, dans un asile d'aliénés. Ce solide gaillard aux yeux bleus va devenir l'un des artistes les plus accomplis mais aussi les plus fantasques de son temps. Quoiqu'il ait souvent montré les dessous de la vie londonienne, il a également laissé des portraits dont la chaleur et la vie sont très éloignées de la froide élégance des portraits contemporains. On a dit, on a répété, que " La Marchande de Crevettes ", suffirait seule à assurer à Hogarth une place parmi les plus grands peintres de son temps. Hogarth devait encore trouver le temps de diriger une école d'art et de participer à nombre d'entreprises charitables telle que la fondation d'un hospice d'enfants trouvés. Sa mort, le 26 octobre 1764, allait priver l'Angleterre d'un artiste éminemment original dont le réalisme et la puissance dramatiques sont restés inégalés.




William Hogarth (1697-1764): Bibliographie online